AGroforesteRIeSystèmes agricoles associant arbres et cultures et/ou animaux sur une même surface. pour la Protection des SOLs - AGRIPSOL
Le projet
Au début
En mars 2012, l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) a lancé un appel à projets de REcherche sur l'Atténuation du Changement ClimaTIque par l'agriculture et la Forêt. Ceux-ci visent à améliorer les connaissances sur la contribution de l'agriculture et de la forêt dans un contexte de lutte contre le changement climatique et de raréfaction des ressources d'énergie fossile.
Le projet AGRIPSOL présenté par l'ensemble des partenaires, a été retenu.
Présentation
Dans un contexte de réchauffement climatique et de raréfaction des ressources pétrolières, l'enjeu de l’agriculture est d’améliorer son bilan carbonela différence entre ce qui est émis et ce qui est stocké tout en imaginant des systèmes de cultures et d’élevage productifs.
Les systèmes agroforestiers, caractérisés par l'association d'arbres de cultures et/ou animaux sur une même surface, présentent un intérêt particulier face à ces enjeux.
Ils sont très diversifiés (haies, bocages, pré-vergers, alignements intraparcellaires d'arbres ...etc.) et varient en fonction des objectifs fixés par l'agriculteur et des conditions pédoclimatiques dans lesquelles ils sont implantés. Ne pouvant aborder toute cette diversité à la fois, le projet AGRIPSOL s'est concentré sur une forme moderne d'agroforesterie : celle où des lignes d'arbres sont implantées dans les parcelles agricoles. Peu de données existent sur les dynamiques de plantation de ce type de systèmes. Depuis la réforme des réglementations engagée en 2001, le nombre de projets augmente et leur surface dépassait les 10 000 ha en 2012 (Liagre et al., 2012). Ce développement récent témoigne de l’intérêt des agriculteurs, de leur reconnaissance par le monde professionnel agricole et les institutions publiques.
L'agroforesterie est productive, parfois plus que leur équivalent sans arbres, et a le potentiel de répondre à différents enjeux agronomiques, économiques ou environnementaux (diversification des productions, conservation de la biodiversité, protection des sols et de la qualité de l’eau). C'est également une piste sérieuse face au changement climatique. Les lignes d'arbres créent un microclimat qui peut contribuer à tamponner les excès climatique contribuant ainsi à l'adaptation des systèmes agricoles. Les arbres permettent également la production d'une biomasse pouvant se substituer aux produits pétroliers (bois de chauffage, matériaux bio composites...etc.). Enfin, les arbres agroforestiers stockent du carbone à la fois dans leur biomasse (tronc, branches, racines) et à la fois dans les sols grâce au recyclage de leur litière (feuilles, racines fines) et participent en ce sens à l'atténuation du changement climatique.
Le projet AGRIPSOL, issu du partenariat entre AGROOF, INRA, IRD et CNRS s'est focalisé sur le stockage du carbone dans les sols agroforestiers et plus particulièrement sur sa dynamique dans le temps et l'espace en lien avec l'activité biologique des vers de terre, des détritivores et des mycorhizes. En agroforesterie de nouvelles entrées de Matières Organiques sont créées : Les arbres restituent des Matières Organiques au sol par leurs litières aérienne et souterraine 1 à 2 fois par an et apportent ainsi du carbone organique ; la végétation de bande au pied des arbres, souvent non implantée de manière permanente, contribuent également à ces nouvelles entrées. Ce carbone additionnelc'est à dire en plus par rapport à une parcelle sans lignes d'arbres. vient interagir directement sur le fonctionnement biogéochimique des sols améliorant sa structure, ses capacités de rétention en eau, sa résistance à l'érosion et sa fertilité.
- Comment se font ces processus ?
- Sur quelle échelle de temps ?
- Dans quelle mesure et en quelle quantité ?
- Quelle influence à l'échelle de la parcelle ?
AGRIPSOL entend apporter des connaissances nouvelles permettant de mieux comprendre les interactions arbres/cultures/sol pour optimiser des pratiques agricoles à la fois productives et économes en carbone. Cette étude pourra servir de référence pour l'étude des politiques territoriales agroforestières dans un contexte de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre.
- Les premières références sur le stockage du carbone organiqueLe carbone organique du sol peut prendre diverses formes et se différencie du carbone inorganique, c'est à dire minéral. Il est le plus important constituant de ce que l'on appelle les Matières Organiques. dans les sols agroforestiers
- Une meilleure connaissance de la dynamique du carbone organique des sols en lien avec l’activité biologique
- Des éléments de réflexion sur nos pratiques agricoles
- Un réseau de parcelles pour le développement de protocoles de suivis à long terme
LES ARBRES ET
LE CLIMAT
LES MATIERES ORGANIQUES
DANS LES SOLS
LES MATIERES ORGANIQUES DANS LES SOLS
LA MATIERE ORGANIQUE
ET LA PEDOFAUNE
LA MATIERE ORGANIQUE ET LA PEDOFAUNE
Qu'en est-il des stocks de carbone et de sa dynamique en lien avec la
biodiversité des sols ?
Comment accompagner les chercheurs et les agriculteurs dans le développement de systèmes agroforestiers innovants ?
Les partenaires et projets en lien
Les partenaires
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Agroof SCOP
Le projet AGRIPSOL est coordonnée par la scop AGROOF. Il s'agit d'un travail de suivi bien sûr, mais aussi d'ajustement et d'adaptation tout au long du projet, l'organisation des COPIL? et des séminaires et l'organisation technique et administrative des rendus de projets (rapports / administration)
AGROOF est un bureau d'étude spécialisé dans la recherche développement en agroforesterie en France et en Europe, pour et auprès des agriculteurs, des étudiants et des collectivités. Sa finalité est de faire le lien entre la recherche et le terrain, dans une démarche de recherche participative et de partage des connaissances.
Créé en 2000, Agroof est aujourd’hui un collectif de 8 personnes intervenant sur différents projets de recherche développement (CAS DAR, Interreg, ANR).
Un part importante des activités est consacrée à la formation et à la diffusion des résultats de ces projets, que ce soit auprès des agriculteurs comme des étudiants. L’objectif des activités est d’améliorer les connaissances sur les pratiques agroforestières afin de réfléchir et de proposer des modes de productions reposant sur des démarches agroécologiques à faible niveau d’intrant. La complémentarité entre agriculture de conservation et agroforesterie est un des axes essentiels de travail pour Agroof.
Les thèmes d’interventions sont le sol (fertilité et érosion), la biodiversité (auxiliaires et lutte biologique), la biomasse (valorisation des produits énergétiques et industriels) et l’eau (qualité de l’eau, gestion et protection microclimatique) dans les systèmes agroforestiers.
Cofondateur de l'AFAF (Association Française d'Agroforesterie), de l'AFAHC (association française des arbres et haies champêtres), et de l’Association Européenne d’Agroforesterie (EURAF), AGROOF participe activement à l'évolution des réglementations françaises et européennes. Agroof représente à ce titre le consortium AFAF/AFAHC/Agroof au sein du club Carbone du CDC Climat. Des démarches sont en cours en vue de la création d’un cahier des charges carbone.
Agroof est partenaire de l’Institut Lasalle Beauvais (convention de partenariat scientifique et pédagogique).
Agroof.net
Camille Béral - beral(at)agroof.net
Fabien Liagre - liagre(at)agroof.net -
UMR ECO&SOL
L’objectif de l’UMR Eco&Sols est de caractériser les évolutions conjointes du fonctionnement des plantes et du sol sous les effets des changements globaux et des pratiques agronomiques. Les finalités des recherches reposent sur la notion d’ingénierie écologique et proposent sur la base de connaissances scientifiques, des pratiques dédiées au maintien et à l’amélioration des fonctions agricoles et environnementales des agro-écosystèmes.
Les travaux de l’UMR décrivent et comprennent les processus écologiques de la production primaire et de la régulation des flux de C et des nutriments dans les agro-systèmes.
Eco&Sols est une unité mixte de recherche associant des personnels de l’INRA, de l’IRD, de Montpellier SupAgro et du Cirad.
Les milieux étudiés sont les agrosystèmes méditerranéens et tropicaux.
Les recherches réalisées s’organisent en 3 thèmes de recherche :
Thème 1: Sols, activités & réseaux biologiques (Resp. Eric BLANCHART, Claude PLASSARD)
Thème 2 : Nutriments & intensification écologique (Resp. Jean-Paul LACLAU, Philippe HINSINGER)
Thème 3 : Carbone & changements globaux (Resp. Martial BERNOUX, Olivier ROUPSARD)
Concernant plus spécifiquement le thème 3, la question centrale de ce thème de recherche est « Quels sont les facteurs et processus majeurs au sein des agro-écosystèmes qui déterminent la production et la séquestration du carbone ? » Notre objectif finalisé est ainsi d’identifier les usages et les modes de gestion des terres qui maximisent les services écosystémiques de production et de séquestration de C.
Montpellier.inra.fr
Tiphaine Chevallier et Rémi Cardinael -
UMR Bioemco
L’UMR Bioemco est une unité de recherche pluridisciplinaire dédiée à l’analyse et à la modélisation de la dynamique des systèmes environnementaux et des ressources naturelles, fortement engagée dans la formation initiale et continue en écologie et environnement.
L’équipe réunit des compétences variées : science du sol, biogéochimie isotopique, chimie organique, organisation des sols, microbiologie, géostatistique et modélisation pour étudier la nature, la dynamique, les processus de stabilisation des MOS et leurs fonctions.
L’équipe est particulièrement reconnue pour sa compétence en biogéochimie isotopique (abondance naturelle et marquage 13C, 15N).
Les travaux de l’équipe sont basés sur divers sites expérimentaux de longue durée ou sites d’historique connu et font également une large place à l’expérimentation au laboratoire (incubations en microcosmes) pour lesquelles l’équipe a développé un savoir faire spécifique.
Biologie.ens.fr
Claire Chenu -
UMR System
L’UMR System (Fonctionnement et conduite des systèmes de culture tropicaux et méditerranéens) travaille dans le domaine de l’agronomie systémique. Elle produit des connaissances et des outils permettant d’évaluer et de concevoir des systèmes de culture alliant performances économiques et production de services environnementaux.
L’hypothèse explorée est que la diversité biologique des espèces cultivées dans un même espace favorise l’intensification écologique. Le pilotage de systèmes de culture plurispécifiques doit permettre d’assurer des performances agronomiques régulières (rendement, qualité des produits) dans des conditions socialement acceptables, tout en limitant les impacts environnementaux (pollution de l’eau, érosion, perte de biodiversité…) et l’utilisation des ressources naturelles (sol, eau, énergie).
Les recherches portent principalement sur des associations d’espèces ligneuses pérennes à fonctions productives (fruits, bois) avec des espèces à fonctions productive ou de service : les systèmes sylvo-arables (culture en rang et mécanisée d’arbres et de plantes à graines ou fourragères), les systèmes caféiers avec arbres d’ombrage, les systèmes viticoles avec cultures intercalaires, les agroforêts à caféier ou cacaoyer.
L’UMR System gère les essais agroforestiers depuis leur plantation, et apportera ses compétences techniques et de modélisation.
umr-system.cirad.fr
Christian Dupraz et Lydie Dufour -
UMR EcoBio, Université Rennes 1
L’UMR EcoBio fait parti de l’OSUR (Observatoire des Sciences de l’Univers de Rennes). Elle compte à ce jour 173 membres et est composée de 5 équipes dont l’objectif commun est la compréhension du fonctionnement des écosystèmes.
Au sein de l’équipe RBPE (Rôle de la Biodiversité dans les Processus Ecologiques), l’axe fédérateur de recherche consiste à identifier et quantifier les rôles des organismes i) dans les transformations des matières organiques et les cycles biogéochimiques des éléments majeurs dans les sols, les eaux et les sédiments, et ii) leur implication dans les voies de transferts et les mécanismes de régulation. Nous étudions les modes d’interaction des organismes entre eux et avec leur milieu et leur réponse aux changements et variations de ces milieux, en y intégrant l’hétérogénéité spatiale et temporelle à la fois des communautés et des processus écologiques. Les recherches portent sur les communautés végétales, les communautés d’invertébrés et les communautés de microorganismes présentes dans les sols, les sédiments et l’eau.
Le partenaire aborde la biologie des sols tant à travers son rôle d’indicateur vis-à-vis des filtres environnementaux (climatiques, mésologiques ou anthropiques) qu’à travers son rôle d’acteur sur les processus liés au fonctionnement du sol (structuration des sols, fonctionnement hydrique, dynamique de la matière organique, fonctionnement microbien).
ecobio.univ-rennes1.fr
Daniel Cluzeau et Kevin Hoeffner
Les sites expérimentaux
Situé à 15 Km au Nord de Montpellier, Restinclières constitue le site expérimental principal du projet AGRIPSOL. C'est en 1994 que ce site accueil un des premiers projets de recherche en plein champ sur les systèmes agroforestiers (PIRAT). C'est là que se sont déroulés les plus lourds protocoles de mesures de carbone, ainsi que les relevés de pédofaune.
Parallèlement à ce site, des mesures sont réalisées à partir de protocoles simplifiés sur un réseau de parcelles pilote ayant déjà fait l'objet d'expérimentations dans des projets antérieurs (réseau CAS DAR 2006/08 et réseau CEMAGREF 1988)